Home      Work       Studio       Bio


Les Mythomanes

Galerie Salon du Salon, Marseille, 2020, Galerie RDV, Nantes, 2019.

Peinture sur soie.


La véracité du mythe de Dionysos et Prosymnos fait débat parmi les experts. La trace la plus ancienne se situe au IVe siècle après Jésus-Christ dans le Pamphlet contre les gentils de Clément d’Alexandrie. L’empire romain alors christianisé renvoie les persécutions aux païens, dont le mythe sert les émois de Clément d’Alexandrie sur les moeurs de ceux-ci qu’il juge dépravées. Je tiens depuis mon adolescence un ouvrage d’édition sérieuse à la prétention d’être aussi complet que possible sur la mythologie. Je retrouve cependant en marge des pages des ajouts que j’ai griffonné au fil de mes découvertes. En les relisant, mes notes ne font mentions que d’amours homosexuels.


J’ai décidé d’interpréter plastiquement ce mythe (qui ne connait aucune représentation artistique) à travers une série de peinture sur coton, suspendu en mobile avec un jeu de fil mouvant, qui tourne sur lui-même, et que l’on peut traverser. Ce mythe que je décris succintement ci-dessous, me permet de réfléchir sur la puissance du désir contre la mort. Ces réflexions se sont manifestées dans les années 2000 par mes rencontres à l’aire de drague des étangs d’Apigné au milieu de la forêt, près de Rennes. J’y trouvais des amants plus âgés ayant survécu à l’épidémie de Sida des années 1980, 1990, dont le récit d’hécatombe autour d’eux m’a été transmis. Certains de mes amants sont morts depuis.

Sa première forme a été exposée suspendue à des sculptures en céramique aux formes végétales d’Alexandre Meyrat-Le-Coz, par son invitation à la galerie RDV à Nantes en 2019.


En figure 1, un Dyonisos ayant les traits féminins de ma jeunesse rencontre un Prosymnos ayant mes traits actuels. Dans le mythe Dionysos souhaite retrouver sa mère dans les enfers. Il doit pour cela en demander le chemin au sage Prosymnos. Celui-ci accepte d’y répondre à une condition, obtenir ses faveurs sexuelles. Dionysos y consent mais seulement après son retour des enfers.

En figure 2, Prosymnos l'amène à plonger au fond d'un lac dans l’Argolide, où se trouve la porte des enfers.

En figure 3, Dionysos trouve sa mère de l'autre côté du lac, dans les enfers.

En figure 5, Dionysos souhaite quitter les enfers avec sa mère.

En figure 6, Dionysos retrouve le monde des vivants. Face au retour impossible de sa mère, il fait l'abandon de ce qui se révèle être l'image de sa mère, et qui s’interposait entre eux. Dionysos a fait son deuil.

En figure 8, Dionysos souhaite retrouver le vieux sage pour accomplir sa promesse mais Prosymnos est mort depuis. Dyonisos tient à honorer son pacte. Pour ce faire, il trouve une branche de figuier en forme de phallus, la plante sur la tombe de Prosymnos, et il s’empale avec.


Vue de l’exposition au Salon du Salon 2020
Arthur Gillet
54 rue de Turbigo 75003 Paris
+33 6 49 82 24 14
contact@arthurgillet.com